Bandeau
Ânes du Québec
Pour l’amour des ânes

Refuge pour ânes, conseil, formation, coaching, livre sur l’âne

Joséphine et Arthur

L’histoire de l’achat et du sauvetage de Joséphine et Arthur.

Article mis en ligne le 17 novembre 2015
dernière modification le 26 octobre 2021

par christian
Noter cet article :
0 vote

Fiche de Joséphine

Nom de l’âne : Joséphine
Sexe : Ânesse
Date de naissance : Inconnu
est morte en 2014 à l’âge de ? 45 ? 50 ans ?
Arrivée au Val à l’âne Novembre 2002
Taille : 110 cm
Poids : 180 kg
Robe : Gris avec croix de St André
Lieu de naissance : inconnu
Père : Inconnu
Mère : inconnu
Caractère : Douce, gentille, affectueuse.
Éducation : Marche
Caractéristique : Souffre de fourbure chronique
Origine : Achetée à un encan
Historique

L’Achat avec son petit à un encan.

Elle était très sauvage, impossible à approcher. Ses sabots étaient démesurés et elle avait les articulations et tendons abimés.
Une fois rétablie elle a mis au jour de magnifiques ânons.

On m’avait signalé la mise en vente de 3 ânes à un encan de ferme. J’y ai donc été. Beaucoup de monde était intéressé par une belle ânesse grise et son petit de 6 mois, mais l’état de ses pieds était lamentable et elle avait du mal à marcher tellement ses sabots étaient longs ! En traînant de groupe en groupe, j’entends des commentaires de crainte sur l’état de santé de la mère. Il faut dire que sa démarche avec ses babouches est peu assurée ! On dirait un clown avec des pompes géantes, il ne lui manque que le nez rouge... elle en a la démarche. Mais dans ce cas, ça ne fait rire personne, au contraire.
Beaucoup étaient intéressés par le bébé, mais il avait à peine 6 mois et était un peu jeune pour la séparation. Par contre, le mâle a une forte encolure et paraît très familier, c’est le seul qui se laisse approcher facilement.

Les enchères en anglais commencent et je demande à un habitué d’enchérir pour moi, car je n’y comprends rien ! À ma surprise, personne ou presque n’enchérit sur la mère certainement à cause de sa démarche. Par contre pour le petit la lutte fut rude...

Enfin, me voilà avec deux pensionnaires de plus, une maman et son bébé. Je trouve un transporteur et on décide de faire le transfert le lendemain matin.

Le transport

Nous arrivons le matin. Les animaux ont été lâchés dans un champ immense, mais malgré tout, j’arrive à les guider sans difficulté vers la grange.

Par contre, aucun ne possède de licol et ils refusent d’entrer dans la bétaillère. Il faut attraper le petit au lasso, le calmer et le rentrer presque en le portant dans la bétaillère. Ensuite pour la mère, ce fut plus facile, une fois le petit dedans, elle avait moins de réticences, un qui tire, deux qui poussent et hop ! à aucun moment, malgré sa peur, elle n’a eu de gestes de menace ou a donné des coups de pied, une bonne bête qui devrait être gentille et affectueuse avec un peu de soins.

Le transport s’est passé sans problèmes et je l’ai mise avec son petit une semaine dans un parc à part pour l’observer.

Observation et premiers soins

La première semaine, la caresser relevait de l’exploit, elle fuyait, mais avec de la douceur et de la persévérance, j’ai pu l’approcher. Par contre, le petit est un sauvageon ! Elle ressemble beaucoup à Sissi, mais elle est un peu plus grande.

Le maréchal-ferrant est venu et lui a coupé les sabots, elle a enfin retrouvé une démarche normale, mais ses pieds ont encore besoin de soins avant qu’elle retrouve des aplombs normaux. Elle peine à marcher, ses tendons allongés à cause de ses sabots trop longs la font souffrir et elle reste des jours immobiles se déplaçant avec peine. Je dois la nourrir et lui porter à boire là ou elle se trouve. J’ai de la peine pour elle et j’ai peur de la perdre. Un vétérinaire qui l’examine veut l’abattre !!!!!!!!!
Au bout de la première semaine, elle se laisse caresser sans difficulté et je remarque qu’elle a un solide appétit ! Par contre, elle semble indifférente aux copines qui l’observent de l’autre côté de la clôture !
Je décide de les mettre ensemble au bout de dix jours.

L’arrivée dans le troupeau

J’ouvre la porte et six ânes curieux débarquent chez la nouvelle et son petit qui mettent aussitôt les voiles...
Enfin, tout va bien, on se renifle, on cavale, on s’observe, on s’ignore, mais on a envie de se connaître avec beaucoup de timidité et de réserve comme il sied à une ânesse bien élevée !
Pour manger par contre, c’est la crise, les autres se jettent sur le foin et ne les laissent pas approcher... Je suis obligé de leur donner à part.
Au bout de quelques jours, ils sont capables de se côtoyer, de manger ensemble et semblent être bien acceptés. Elle vient même d’elle-même au-devant des caresses et elle semble très câline et affectueuse. Par contre, le petit est toujours sauvage, mais il se laisse maintenant approcher.
L’hiver fut terrible pour elle, immobile, incapable de marcher, elle dépendait totalement de mes soins pour survivre.

Six mois plus tard

Le terrible hiver 2002-2003 est passé sans histoires et le printemps arrive sans se presser, Joséphine a eu plusieurs soins des pieds et j’ai bien cru quelle resterait infirme, car elle ne pouvait à peine marcher. À certaines périodes, elle semblait aller mieux puis cela recommençait. Maintenant, elle marche presque normalement et semble ne plus souffrir. Elle est très douce et d’une gentillesse extrême. Elle vient quand on l’appelle et elle adore les carottes. Mes petits enfants peuvent jouer avec elle sans problèmes. Elle a un ventre énorme et Arthur ne la quitte pas d’une semelle sauf pour aller jouer avec sa copine Chloée. Arthur devrait rester petit, certainement de la taille de Chloée. Il est difficile à approcher, mais beaucoup moins sauvage qu’au début. J’arrive maintenant à le caresser. Joséphine devrait avoir un beau bébé dans les semaines qui viennent.
Le 30 juin 2003, Joséphine met au monde un magnifique bébé

Le trente juin, veille de fête, notre attention c’était relâchée. Nous ne passions plus 6 fois par jour pour guetter les naissances et à notre grande surprise, à 19 h 30, nous découvrons un beau bébé qui caracole autour de sa maman !

Nous avons passé pas mal de temps à l’observer, est-ce qu’il tête bien, régulièrement... l’angoisse des premiers jours ! Enfin, il semble bien aller et la maman aussi.

Maintenant

Elle nécessite des soins aux pieds important au moins 4 fois par an minimum. Globalement, elle a bien récupéré et elle peut maintenant trotter. C’est une grande victoire, car le vétérinaire qui l’avait examiné à son arrivée voulait l’abattre...

C’est devenu une bête magnifique qui nous a fait de très beaux ânons. Elle est très familière et les enfants l’adorent.

En conclusion, avec des soins et de l’amour, on peut remettre sur pied un âne en très mauvais état et lui rendre le bonheur et la joie de vivre.

PHOTOS DES PIEDS DE JOSÉPHINE LORS DE SON ACHAT

Pour alimenter vos méditation, voici les photos des pieds de Joséphine à son arrivée. La remettre en état fût difficile.
Le vétérinaire voulait la piquer. On la soigné, lui offrant une belle vie. Elle a mis au monde de beaux ânons.
Oui ça vaut le coups de soigner une ânesse en mauvais état. N’hésitez pas à le faire.

Arthur I

Lors de l’achat de Joséphine en novembre 2002, elle avait un petit ânon magnifique. Nous avons acheté les deux, car il n’était pas encore sevré. Il était magnifique, mais un peu craintif. Il vit maintenant dans la Petite Nation.

Arthur II

Il a gardé son statut d’étalon et il est le père de Gaston qu’il a conçu avec Sissi par accident... (Maintenant nous isolons les jeunes étalons à 12 mois au lieu de 18 mois... !)
Il est doux et calme, un peu espiègle et il vit avec un autre étalon beaucoup plus grand que lui et appelé Firmin.
Il adore les visiteurs et les caresses et son jeu préféré est de mordiller le bout des chaussures des visiteurs au moment où ils s’y attendent le moins !!
Il a été le chouchou des visiteurs et il est parti à Rigaud. Nous le regrettons beaucoup, car outre le fait que c’était un magnifique étalon, calme et tranquille, il était le préféré des enfants et des visiteurs avec qui il aimait jouer. Tous les bébés qu’il nous a faits sont magnifiques et ont son caractère calme et tranquille.

Joséphine c’est éteinte en automne 2014.
Elle mangeait tranquillement et est tombée raide morte, devant moi !
Elle avait un grand âge et je suis heureux de lui avoir offert une belle et douce fin de vie.