Bandeau
Ânes du Québec
Pour l’amour des ânes

Refuge pour ânes, conseil, formation, coaching, livre sur l’âne

Le Baudet du Poitou, le Trait poitevin mulassier et la Mule poitevine

La mule poitevine est considérée comme la plus puissante et la plus exceptionnelle des mules. Elle c’est illustré dans les endroits les plus hostiles du monde et à fait preuve au cours des siècles de ses qualités exceptionnelles. Pour concevoir une mule de cette qualité, il fallait des parents aussi extraordinaires, le Baudet du Poitou et le trait poitevin.

Article mis en ligne le 12 novembre 2017
dernière modification le 26 octobre 2021

par christian
Noter cet article :
0 vote

 Son histoire

L’Âne du Poitou est la plus ancienne race d’âne de France. Dès le Xe siècle plusieurs écrits font déjà état de la pratique de l’hybridation mulassière. Cette race a été spécialement développée sur plus de 1000 ans pour faire des mulets de grande qualité. Certains auteurs pensent qu’il était présent à l’époque des Gaulois qui pratiquaient l’attelage et la production de mules.
On retrouve sa trace dans le nom des villages par exemple Asnières-en-Poitou est mentionné dans une charte de 966.
L’industrie mulassière était florissante au Moyen Âge dans le Poitou. La mule était à cette époque la monture des riches ecclésiastiques, des magistrats, des nobles.
D’après les indices, les écrits existants, le phénotype et le génotype serait restés invariables depuis au moins mille ans.

 Son sauvetage

Cette race étant exclusivement utilisée pour la production de mulets et n’étant pas utilisée pour le travail, elle a perdu son intérêt à cause de la mécanisation et a failli disparaître après la deuxième guerre mondiale.
En 1977, une étude réalisée par Annick Audiot, met en évidence qu’il ne reste plus que 44 Baudets du Poitou. En novembre 1979, les Haras nationaux, en partenariat avec les éleveurs et le Parc naturel régional du Marais poitevin lancent une opération de sauvegarde avec la création d’une asinerie expérimentale chargée de l’amélioration génétique, du perfectionnement des techniques d’élevage, du recueil des traditions et de l’information du public. Cette structure est chargée de la mise en œuvre d’une opération de croisement continu d’absorption qui débute en 1981, avec l’acquisition de 18 ânesses portugaises de grande taille destinées à être saillies par des Baudets du Poitou de race pure. À chaque génération, la femelle croisée obtenue (les mâles ne sont pas retenus dans ce protocole) doit être à son tour saillie par un baudet de race pure. Ce mode de croisement permet d’obtenir à la septième génération un produit à 99,2 % poitevin (127/128e de sang poitevin) susceptible d’être réintégré dans la race d’origine.

 Sa Morphologie

Le standard du Baudet du Poitou :

  • Taille moyenne du mâle : 1.45 m
  • Taille moyenne de la femelle : 1.40 m
  • Tête grosse et longue ;
  • oreilles longues et bien ouvertes,
  • garnies de poils longs.
  • Encolure forte ;
  • garrot effacé ;
  • dos droit et long ;
  • rein bien attaché ;
  • hanches peu saillantes ;
  • croupe courte.
  • Cuisse longue et musclée ;
  • épaule droite ;
  • sternum saillant ;
  • côtes rondes ;
  • membres puissants,
  • articulations très larges ;
  • pieds larges et ouverts,
  • recouverts de poils.
  • Robe bai brun, passant quelquefois au jaunâtre (dans ce cas, appelée fougère) ;
  • pourtour de la bouche, du nez, des yeux gris argenté bordé d’une auréole rougeâtre.
  • Dessous du ventre et intérieur des cuisses gris clair ;

La robe ne doit jamais être rubican (groupe de poils blancs disséminés dans la robe) ni porter de raie de mulet (bande noire longeant la ligne dorsale du garrot à la queue) ni porter le bande scapulaire ou de bande cruciale, sans aller au blanc lavé.
L’ânesse est parfois moins chargée de poils ; son bassin et sa croupe sont plus larges que chez le mâle.

 Utilisation :

Le terme « baudet » désigne normalement un âne mâle reproducteur. La fonction de cette race a donné le nom à la race car depuis toujours, il a été sélectionné pour son rôle de reproducteur qui vise à produire des mules de grandes tailles.

De nos jours, Les Baudets de type A (purs) sont utilisés pour la reproduction et ceux de type B (non pur) réservés au travail. De plus en plus d’âniers utilisent le Baudet du Poitou pour le travail agricole, la selle, le bât, le débardage ou encore l’attelage de loisir. Il est de plus en plus utilisé pour les travaux agricoles. Il a une puissance assez exceptionnelle que l’on retrouve chez les mulets qu’il produit.

 Le Trait poitevin mulassier

C’est le complément naturel du Baudet du Poitou pour faire des mules exceptionnelles.

Le cheval de trait poitevin est originaire des Marais du bas Poitou dont les prairies étaient autrefois inondées plusieurs mois de l’année. Il a été trouvé dans la région des ossements de chevaux datant de 5500 ans avant Jésus-Christ qui sont peut-être les ancêtres du Trait Poitevin.

Certains passionnés pensent que le Poitevin partage avec le Konik polski et le Sorraia portugais les caractères primitifs (rayures et zébrures sur les membres) du Tarpan (l’ancêtre des races de chevaux domestiques), celui que l’on retrouve sur les parois des grottes de Lascaux)

Comme le Baudet du Poitou, ses effectifs sont tombés très bas au début des années 90 et il a failli disparaître. Depuis 1998, il existe un plan d’accouplement afin de limiter la consanguinité et remonter les effectifs.

 Le standard du Poitevin :

  • Tête très forte, plutôt longue, chanfrein légèrement busquée, ganaches écartées, arcades zygomatiques saillantes, oreilles grosses et longues, encolure longue chargée de crins abondants et longs, garrot bien sorti, dos souvent long, large et bien attaché sur le rein qui est large, hanches écartées, croupe large, parfois avalée, cuisse musclée et bien descendue, épaule longue et oblique.
  • Poitrine large et profonde, côtes longues, membres puissants, articulations larges, sabots larges et bien conformes, poils et crins gros et abondants, parfois frisés ou en pinceaux aux genoux et aux jarrets.
  • La robe est de couleur variée. De préférence : isabelle, noir, noir pangaré, ou gris.
  • Taille moyenne du mâle : 1.68 m/ Taille moyenne de la femelle : 1.60 m

 Ses utilisations :

Assistant écologique

Élevé depuis toujours dans le Marais Poitevin en plein air intégral, le cheval de Trait Poitevin est adapté aux zones humides. Par exemple, il est utilisé pour entretenir des zones de marais. Son pâturage permet de conserver la biodiversité de la flore des marais.

Production mulassière

Le cheval de Trait Poitevin Mulassier est sélectionné depuis des siècles pour la production mulassière avec le Baudet du Poitou pour donner la Mule Poitevine. Ces mules, par la sélection faite sur leurs géniteurs, sont les plus grandes de leur catégorie. Ce sont des mules de gros trait qui servent à la traction agricole. Elles sont considérées comme les plus puissantes des mules.

Idéale pour l’attelage, l’équitation, l’agriculture, le tourisme

Son élégance naturelle et sa docilité font du trait poitevin un cheval très apprécié pour la selle ou pour l’attelage. Le cheval de Trait Poitevin par sa morphologie plutôt allongée est très agréable sous la selle. Le Trait Poitevin est également adapté à l’attelage de loisirs. C’est un cheval polyvalent qui peut un jour être attelé et monté pour une excursion avec d’autres chevaux ou en solitaire.

On le retrouve souvent dans des concours d’utilisation en attelage.

Son look particulier est apprécié de ceux qui font du tourisme en attelage ou du spectacle. Leur grande taille, leur calme et leur apparence les rendent sympathiques et attractif.

Ils sont utilisés en milieu urbain pour leurs qualités aussi bien pour faire du ramassage scolaire, du ramassage des déchets, pour l’entretien d’espaces vert et également en milieu forestier ou agricole dans les vignobles, pour du débardage forestier et différents travaux agricoles, car ils ne tassent pas les sols.

 La Mule poitevine

Réputée dans le monde entier, la mule Poitevine est le résultat de l’accouplement entre le Baudet du Poitou et la jument Trait Poitevin mulassier.

Jusqu’au XIXe siècle, les juments Trait Poitevin étaient à peu près exclusivement destinées à la production mulassière. Elle était commercialisée dans le monde entier (jusqu’à 18 000 individus par an au XIXe siècle). Aujourd’hui, la production annuelle ne dépasse guère une vingtaine d’animaux ! Depuis l’automne 2002, l’appellation “Mule poitevine” est réglementée et concerne les animaux issus du croisement entre un mâle inscrit au stud-book du Baudet du Poitou, agréé à la monte publique pour la production de Baudets du Poitou ou la production mulassière, et une femelle inscrite au stud-book du Trait poitevin mulassier, sont automatiquement inscrits au registre de la mule poitevine.

 Morphologie

  • La tête de la mule Poitevine, grosse et longue avec des oreilles très développées, ressemble à celle du Baudet.
  • L’encolure pyramidale, est garnie d’une crinière peu abondante ; celle-ci est généralement coupée de façon à arrondir et à élever l’encolure en lui donnant une forme dite rouée.
  • Le garrot est peu marqué ;
  • le dos et les reins sont droits ;
  • la croupe est tranchante, courte et avalée ;
  • le poitrail est large ;
  • les côtes sont plates et longues.
  • Les épaules sont courtes et peu inclinées ;
  • les avant bras sont longs ;
  • les muscles plats et bien dessinés ;
  • le boulet fort ;
  • le paturon court ;
  • les articulations très développées et très sèches ;
  • le pied est plus petit que celui du cheval ; avec une corne noire souple et résistante.
  • La queue est mince avec les crins fins et peu abondants.
  • La couleur de la robe est donnée dans la majorité des cas par le père : bouchard (noir zain), boyard (noir avec des lavures blanchâtres), ou robin (bai avec toutes ses nuances) ; plus rarement par la mère : gris, biche (isabelle avec ou sans raie de mulet), rouge, jaune, caille, roux, péchard…

La mule poitevine mesure couramment 160 à 165 cm au garrot mais peut atteindre et même dépasser les 170 cm pour un poids moyen de 600 à 700 kg.

 Aptitudes et utilisations

Elle est très charpentée, considérée comme la plus grande mule qui soit et comme l’animal de trait possédant le plus haut rapport poids/puissance. C’est pourquoi elle a parfois été qualifiée de meilleur animal de travail au monde.

C’est un animal peu rapide, mais très endurant, sélectionné pour travailler dans des conditions difficiles sur de longues distances. Cette mule montre un tempérament volontaire. Son pas est de bonne qualité, énergique et étendu, son trot plutôt lourd, sans style et avec un faible engagement des membres, défaut qui peut être corrigé par l’entraînement. Bien qu’elle soit de caractère réputé calme, la mule poitevine demande, comme tout mulet, une bonne éducation en raison de sa vive intelligence.

La poitevine est une mule de travail, adaptée au bât et à la traction lourde, y compris sur terrain difficile. Elle a été destinée aux travaux agricoles, de transport en zones difficile. Par exemple, aux États-Unis, à la fin du XIXe siècle, la mule poitevine est très utilisée pour le transport du borax dans des zones extrêmes, comme la vallée de la Mort où le climat torride, les roches coupantes et la poussière créent des conditions de travail cauchemardesques. Bâtée, la mule peut porter une charge très conséquente (200 kg) et cela dans des lieux difficiles d’accès.

Animal de bat
Sa résistance et son pied sûr font d’elle une mule remarquable pour le bât en terrain difficile. Par exemple, elle est utilisée pour des randonnées autour du Mont Blanc en haute montagne. Elle porte jusqu’à 200 kg de bagages et grimpent jusqu’à 2 500 mètres d’altitude.

Attelage et équitation
Les Mules Poitevines sont également utilisées pour l’attelage de travail ou de loisir et la selle de loisir et en compétition.

Travaux agricoles :
Enfin, la Mule Poitevine est avant tout une mule de gros trait, particulièrement apte aux travaux agricole et au débardage.

<p>Par <a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18548322" class="spip_out" rel="external">Eponimm</a> — Travail personnel, CC BY-SA 3.0,</p> <p>Par <a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18548555" class="spip_out" rel="external">Eponimm</a> — Travail personnel, CC BY-SA 3.0,</p> <p>Par <a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=24862927" class="spip_out" rel="external">Eponimm</a> — Travail personnel, CC BY-SA 3.0,</p> <p>Par <a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=34088238" class="spip_out" rel="external">Jiel Beaumadier</a> — Travail personnel, CC BY-SA 4.0,</p> <p>Par <a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7270350" class="spip_out" rel="external">Père Igor</a> — Travail personnel, CC BY-SA 3.0,</p> <p>Par<a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18548488" class="spip_out" rel="external">Eponimm</a> — Travail personnel, CC BY-SA 3.0,</p> <p>Par<a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=31355621" class="spip_out" rel="external">Eponimm</a> — Travail personnel, CC BY-SA 3.0,</p> <p>Par<a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=24863085" class="spip_out" rel="external">Eponimm</a> — Travail personnel, CC BY-SA 3.0,</p> <p>Par<a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7962752" class="spip_out" rel="external">Poitou</a> — Travail personnel, CC BY 3.0,</p> <p>Par Jon <a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=24920262" class="spip_out" rel="external">Sullivan</a> —</p> <p>Par <a href="https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18548488" class="spip_out" rel="external">Eponimm</a> — Travail personnel, CC BY-SA 3.0,</p>